Mini Coupé : un réjouissant jouet pour adulte averti… ou pas

Très agile, la Mini Coupé encore camouflée annonce un caractère sportif bien trempé. (DR)
Disponible au mois d'octobre prochain, la version biplace de la voiture anglaise exacerbe son sens sportif. Nous l'avons conduite en avant-première.

Beaucoup plus terne et anonyme que la version définitive, encore à l'abri d'une tente à l'écart des objectifs indiscrets, notre voiture d'essai, en tout point conforme au modèle final, attend encore le lever officiel du voile. Sous sa robe grise et son camouflage de l'arrière façon papier peint, avec ses logos masqués pour tromper on ne sait qui, elle ne fait pas une grosse impression. Elle démontre en même temps à quel point le choix des couleurs et des finitions sur une voiture est primordial. A grand renfort de chromes, de bandes contrastées sur la caisse et le toit aux teintes différenciées, le Coupé Mini va faire chavirer les cœurs. Et la conduite, voire le pilotage de cette nouvelle exécution, va emporter l'adhésion des amateurs.



Ce n'est pas Rauno Aaltonen, vainqueur du Monte Carlo en 1967 au volant de l'ancêtre qui nous contredira. Sur le circuit de Melk en Autriche, il a pu retrouver, comme nous beaucoup plus modestement, cette agilité du châssis qui a fait la gloire de l'aînée. Pourtant, les caractéristiques sont bien différentes, d'autant que nous disposions d'une John Cooper Works qui tire 211 ch de son moteur turbo. Devenue bi-place, elle offre un ample recul du siège qui, combiné au volant réglable dans les deux sens, ménage une excellente position, de nature à faire oublier l'attitude en crapaud d'autrefois. Creusé en ellipse au dessus des têtes, le garnissage du pavillon permettra le port aisé du casque.

Contact, démarreur par un bouton poussoir, le 4 cylindres s'ébroue dans une sonorité qui ne fait pas mystère de ses aspirations sportives. Malgré la largeur de la piste qui tend à atténuer les sensations, l'accélération est solide (0 à 100 km/h en 6,4 s) et le pied soudé à l'accélérateur exploite toutes les vertus de l'ecoboost, porté de 260 à 280 Nm et disponible de 1700 à 4500 tours. A vrai dire, cela ne change pas beaucoup d'une actuelle Mini JCW sauf qu'ici, les metteurs au point nous ont assuré avoir recherché des sensations de kart. Et malgré un supplément de poids de 25 kg et un recentrage de celui-ci vers l'avant, au bénéfice de la motricité, le Coupé va se montrer beaucoup plus mobile et sensible dans ses réactions à la position de l'accélérateur.



Vu au salon de Francfort 2009, le Concept a inspiré directement la voiture définitive puisqu'il n'y a que le dessin des roues qui diffère.Pour le conducteur peu averti, les bretelles électroniques lui permettront de se faire plaisir sans sueurs froides. Les plus aguerris pourront sélectionner la position sport du DSC (contrôle dynamique) qui va consentir au placement de la voiture en lever de pied avec de sobres dérives de l'arrière. Une pression prolongée sur le même bouton coupe tout sauf le différentiel avant à contrôle électronique qui va gérer de façon très sportive le couple de la roue délestée en le reportant sur la roue en appui. La motricité et la maniabilité y gagnent vraiment sans qu'à aucun moment la situation ne semble échapper au conducteur. Il restera bien sur à vérifier cela sur routes où les conditions de roulage sont très différentes mais, pétillante à souhait, cette Mini Coupé JCW, disponible aussi en octobre prochain avec des moteurs plus standards (et même diesels!) sera bien difficile à battre au chapitre du plaisir de conduite.

Avec son toit en formede casquette retournée,la voiture, abaissée de 29 mm, joue à fond la carte du design.
Tout n'est pas encore Mini dans notre vie, mais le constructeur s'emploie à ouvrir sa gamme pour satisfaire un public toujours plus large. Cette fois, avec le Coupé, place au sport.

Vous pouvez vous précipiter chez votre concessionnaire, mais il ne pourra pas vous montrer tout de suite la dernière-née de la marque Mini, livrable seulement au mois d'octobre. Mais rien n'empêche de prendre date pour ce bijou aux couleurs éclatantes et aux chromes étincelants que nous vous présentons ici. Sixième déclinaison d'un concept qui paraissait unique à l'origine, cette version raccourcie à deux places est aussi petite que la berline (3,73 m), mais c'est aussi la première Mini tricorps. La suppression de la banquette arrière a en effet été consentie au profit d'un coffre à bagages au profil marqué, à la capacité augmentée de moitié (280 l au lieu de 160 l) et pourvu d'une trappe à skis capable d'accueillir des objets longs jusqu'à 1,70 m. La plus exclusive des Mini est peut-être aussi la plus pratique en fonction de sa taille. Elle joue à fond la carte du design, ne reprenant que la partie avant du modèle existant. Le toit en forme de casquette retournée semble flotter sur le vitrage, d'autant plus que sa teinte contraste avec la carrosserie. La palette retenue par Mini varie du Classic vert anglais au Speed, qui marie un gris argent et un toit rouge. Du meilleur effet d'autant que deux grosses bandes courent du capot à l'arrière en jouant du contraste avec la teinte du support.

Puisque l'amateur de coupé n'est pas un timoré, les aérodynamiciens ont greffé un aileron fixe au sommet de la glace de custode et un autre sur le hayon, mobile au-dessus de 80 km/h. Ce dernier se déploie aussi sur demande. Voilà pour la galerie. Mais ils procurent un appui de 40 kg fort utile à haute vitesse. La voiture est abaissée de 29 mm et les suspensions ont été retouchées, à la fois en ressorts et en antiroulis afin de lui donner un comportement de kart. Évidemment, il sera surtout exploitable avec le moteur turbo JCW de 211 ch. (voir les impressions de conduite) et à des degrés moindres par les 184 et 122 ch. essence ou, pire, la 143 ch. Diesel.

Charme intact à l'intérieur
Le mauvais goût sévissant, gageons que cette SD marchant au gazole aura ses adeptes en France. Elle en aurait même en version découvrable à deux places, qui sera la proposition suivante de Mini. ­Développé conjointement avec la Mini Coupé, le roadster sera en tout point similaire, à la capote près. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la Coupé s'est alourdie de 25 kg car il reçoit, par souci de standardisation, les mêmes renforts courant sous les bas de caisse et rejoints, dans le dos des passagers, par une cloison supplémentaire. Celle-ci garantit une rigidité encore supérieure à la Coupé. Les designers en ont toutefois profité pour, en guise de cache-bagages, installer deux bossages d'appuis-tête profilés, totalement gratuits mais qui soulignent à eux seuls l'importance laissée aux détails.

À l'intérieur, rien ne change vraiment pour le tableau de bord, excepté le bouton commandant l'aileron. En revanche, les sièges enveloppants sont installés sur de longues glissières où les plus grands trouveront aussi une excellente position. L'énorme cadran principal, le compte-tours dans l'axe du volant, les boutons basculeurs, les chromes et les parties peintes qui ont beaucoup fait pour la Mini demeurent intacts, et il n'y a pas de raison de s'en plaindre.

Arrivant à point nommé pour répliquer aux attaques venues de la Citroën DS3, de l'Audi A1 et de l'Alfa MiTo, la Mini Coupé, plus radicale en deux places, y ajoute la touche de glamour pour laquelle les amateurs sont toujours prêts à casser leur tirelire.

J'adore son look mais est ce qu'elle est confortable de l'intérieur ??